L'association Joséphine beauté, a été créée en 2006 par Lucia Iraci. Le concept : aider les femmes en situation précaire à reprendre confiance en elles à travers la beauté.
L’organisation veut rendre la beauté accessible à celles qui n'en ont plus les moyens, pour redonner à ces femmes l’envie de prendre soin d’elles pour se valoriser au quotidien. L’objectif ultime étant qu’elles s'émancipent, et dans le meilleur des cas, qu’elles retrouvent un emploi.
Pour ce faire, l’association propose un suivi sur 12 mois, au cours desquels les femmes ont accès à deux principaux services : une esthéticienne et un coiffeur, qu’elles peuvent consulter environ 6 fois durant leur suivi.
Ces services ne sont pas gratuits, ils coûtent 1 à 3 euros. Lucia Iraci explique: "je pense qu'on n’aide personne en faisant de l'assistanat. Je pense qu’on aide si ça devient un projet que les femmes s’approprient. Alors c’est vrai qu’en payant ça laisse cet esprit que la femme accueillie est une cliente et qu’elle ne doit rien à personne. Comme si elle se disait "je fais moi-même l’effort de me sortir de là aussi.""
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Dans le cadre du suivi, les femmes qui le souhaitent peuvent bénéficier des services d’un maquilleur professionnel, d’un conseiller en image et emprunter des vêtements du dressing de Joséphine. Des simulations d’entretiens d’embauche, et un accompagnement dans la rédaction de son CV peuvent être mis en place. Au delà de ça, de nombreux professionnels du bien-être comme des psychologues, sophrologues, réflexologues... sont également disponibles pour accompagner au mieux ces femmes.
L’association est en partenariat avec des marques prestigieuses comme L’oréal, Gemey Maybelline ou encore Kookaï. En terme de marraine le casting est tout aussi impressionnant: l’actrice Muriel Robin, la présentatrice Charlotte Rosier ou encore l’illustratrice Fabienne Legrand.. l’association est entre de bonnes mains !
Et pour cause: l’association Joséphine Beauté est un beau projet qui veut simplement rendre la beauté, le bien-être, et par le même biais l’estime de soi, accessible à toutes. On lui tire notre révérence.
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Affiche de l'opération “Les perruques de Joséphine”[/caption]
Vous pouvez aider les femmes de cette association à travers un don juste ici ou directement sur leur site.
L’association accepte également les dons de vêtements et de maquillage à condition qu’ils soient en très bon état. L'idée est vraiment d'entourer les femmes qui veulent se réinsérer professionnellement, privilégiez donc les articles en bon état ! Merci pour elles!
“Mon parcours? Il est très simple. Je suis coiffeuse, c’est mon métier. J’ai travaillé la plupart de mon temps en studio photo, à préparer ces jolies filles, les mannequins, et puis ensuite j’ai ouvert mon propre salon. C’est là que j’ai pu mettre en oeuvre mon association parce que j’étais plus disponible, je ne voyageais plus. En 2006, j’ai donc créé l’association Joséphine pour la beauté des femmes, et en 2011 le salon social : un lieu dédié aux femmes.
Le concept est très simple, à un moment de ma vie je me suis quand même rendue compte que ce qu’il manquait à la réinsertion, afin que la réinsertion puissent être beaucoup plus facile et possible, c'était que les femmes retrouvent l’estime de soi. Parce que quand on est en précarité, quand on est en monoparentalité,... quelque soit la précarité, la première choses qu’on se met en tête c’est trouver du travail, trouver un logement et on s'oublie. On s'oublie parce qu’on se dit qu'on a pas le droit de s'occuper de soi et au fur et à mesure on perd son propre regard.
Or, la société est ainsi faite, elle a toujours été comme ça, de tous temps si vous n’arrivez plus vous même à vous regarder, vous ne savez plus trop qui vous êtes…
En fait quand je parle de beauté, je parle aussi bien sûr de beauté intérieure. Si tout à coup vous ne vous appréciez plus, cela va se percevoir de l’extérieur, donc c'est un peu le serpent qui se mord la queue, c’est-à-dire que de fil en aiguille on n’a plus d’entretiens, plus rien.
Ça me paraissait primordial qu’à travers la beauté, qui est mon métier, on puisse restituer l’estime de soi. Alors dans ce salon social qui est dédié aux femmes il y a non seulement la coiffure, comme vous savez, il y a aussi l'esthétique, il y a aussi un vestiaire ou on prête des vêtements, il y aussi un suivi psy par des bénévoles.
Et évidemment les femmes sont suivies pendant 12 mois à raison de 6 séances de coiffure sur les 12 mois. Et à travers ça l’idée c’est quand même de leur donner les clefs sur comment se prendre en main seule, parce qu’on ne sera pas toujours là pour elles. À un moment donné, le cycle se finit, on espère qu’elles trouvent un emploi, qu'elles se ré-insèrent avant les 12 mois mais il faut absolument qu'elles arrivent, elles, à se dire : “quoiqu'il arrive je me lève, je me coiffe, je me maquille un peu, je m'habille et j’y vais. J’ai le droit aussi d’avoir ma place dans la société.”
Nous fonctionnons aussi avec les associations. Bien sûr, ce sont les associations qui nous envoient les femmes parce que moi j’ai voulu que ça reste extrêmement léger, elles viennent ici et nous les appelons nos clientes. On les traite comme des clientes bien sûr, donc c’est beaucoup plus facile pour elles de se sentir choyées parce qu’il n’y a plus tellement le côté associatif qui peut vous faire subir l’aide.”
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“On ne peut pas venir ici en appelant juste comme ça, on doit être recommandée, on doit avoir une liste de liaison par le référent de l’association dont dépend cette femme. Il ne faut pas confondre salon pas cher et salon social. Nous ne sommes pas habilités à prendre les renseignements qui relèvent de l’accompagnement social : seules les associations peuvent savoir qui sont ces femmes.”
“Ici ce ne sont que des bénévoles, toutes professionnelles et tous professionnels. Ce sont des bénévoles qui donnent de leur temps.”
“Je n’ai pas changé d’univers. J'essaye de donner aux femmes en précarité non pas le luxe mais le beau, l'élégant. Je ne change pas d’univers. Qu’est ce qui différencie une femme qui prend son rendez-vous à telle heure et tel jour sans passer par une association et une femme qui passe par une association ? Son porte-monnaie? Son appartenance sociale? On est toutes pareilles donc je ne change pas d'univers, j’ai pas besoin de changer d’univers.”
“Pas du tout, ce sont les mêmes ! “Madame de quoi vous avez envie ? qu’est-ce qu’on fait?” C’est la même chose. J'écoute autant les femmes qui ont les moyens de s’offrir leur coiffeur que celles qui n’en ont pas les moyens. Je les écoute de la même façon, je les regarde de la même façon.
Je crois que non tout le monde se trompe là-dessus.
Du jour au lendemain ça peut m’arriver à moi, et à vous, ça peut vous arriver à toutes, donc où est la différence ? Moi je vois pas.”
“Non, bien sur que non. C’est la même chose une femme qui va chez un coiffeur pour la première fois, elle a du mal a faire confiance et à s’ouvrir. Elle a peur du coiffeur. Regardez on dit tout le temps : “quel stress d’aller chez le coiffeur”.
Voila il y en a une qui a un stress parce qu’elle a peur d'être loupé et l'autre qui a un stress parce qu'elle sait pas si elle va y arriver, si ces gens qui s'occupent d'elle sont vraiment des gens bienveillants mais ça c’est quoi ? c’est l’espace de 5 minutes, c’est rien.
Y a-t-il eu un déclic, un élément déclencheur qui vous a donné envie de vous lancer dans ce projet ? Est-ce que vous aviez besoin de trouver du sens dans votre métier?
“Non, j’ai pas besoin de trouver du sens dans mon métier, je n’ai pas besoin de déclic, je suis citoyenne, citoyenne solidaire. Voilà je crois que chacun de nous a quelque chose à faire : s'occuper des autres, et on le fait chacun à notre façon. Moi je l’ai fait de cette façon là.”
“Qu'est ce que je leur réponds? Merde.
Moi je suis assez mal élevée, parce que ça m’énerve ce genre de chose, je sais qu’on m’a déjà dit “on n’a pas besoin d’être beau quand on est pauvre”. Mais que font les gens ? Ils traînent en savates? Ils ne vont pas chez le coiffeur? Ils ne ressentent pas le besoin de rentrer dans un magasin et de s'acheter un parfum? Ils ont le droit d'être bien parce qu’ils ont les moyens financiers c’est ça ? Non. Je dis merde. On a tous le droit à la beauté on a tous le droit de se sentir bien dans la vie.”
“Il y en a des tonnes... Ce qui me touche le plus, à chaque fois qu'on finit de coiffer une femme, c’est son regard devant son propre regard qui est lumineux et qui dit juste :
“merci, je ne savais pas que j’étais comme ça”.
Voilà, je crois que c’est la plus belle anecdote et ça se passe à chaque fois, donc le reste c’est rien. Bien sur qu’il y a eu des belles réussite .. mais voilà. Un enfant ado qui nous dit “Est-ce que vous pouvez vous occuper de ma maman? On en a marre de la voir triste.” Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise de plus? Je n’ai rien à rajouter… Ça, c’est le plus beau.”